Les conventions de trésorerie : un levier stratégique pour la gestion financière des groupes de sociétés
Dans un contexte économique où la gestion efficace de la trésorerie est cruciale, les groupes de sociétés recherchent des solutions pour optimiser leurs ressources financières. La convention de trésorerie se présente comme un outil juridique et financier permettant de centraliser et de rationaliser les flux de liquidités au sein d’un groupe, tout en assurant la conformité aux réglementations en vigueur.
Qu’est-ce qu’une convention de trésorerie ?
Une convention de trésorerie est un accord contractuel conclu entre plusieurs entités d’un même groupe, visant à organiser les modalités de transferts de liquidités entre elles. Elle permet à certaines sociétés disposant d’excédents de trésorerie de financer, sous forme d’avances, d’autres entités du groupe confrontées à des besoins de financement ponctuels. Ce mécanisme favorise une gestion centralisée et efficiente des ressources financières du groupe.

Les avantages d’une convention de trésorerie
Optimisation de la gestion financière
La mise en place d’une convention de trésorerie permet de mutualiser les ressources financières du groupe, réduisant ainsi le recours à des financements externes souvent coûteux. Elle offre une flexibilité accrue dans la gestion des besoins de liquidités, facilitant la réactivité face aux fluctuations économiques.
Réduction des coûts de financement
En favorisant les prêts intragroupe, la convention de trésorerie diminue la dépendance aux établissements bancaires, entraînant une réduction significative des frais financiers. Cette approche interne au groupe permet également de négocier des conditions de financement plus avantageuses.
Sécurisation juridique et fiscale
La formalisation des flux financiers intragroupe par une convention de trésorerie encadre juridiquement ces opérations, limitant les risques de requalification en actes anormaux de gestion ou en distributions déguisées de bénéfices. Elle constitue un élément opposable lors d’un contrôle fiscal, renforçant la sécurité juridique du groupe.

Le cadre juridique des conventions de trésorerie
Une dérogation au monopole bancaire
Selon l’article L. 511-5 du Code monétaire et financier, seules les institutions financières sont habilitées à effectuer des opérations de crédit à titre habituel. Toutefois, l’article L. 511-7 du même code prévoit une exception pour les sociétés ayant des liens capitalistiques conférant un pouvoir de contrôle effectif, leur permettant de réaliser des opérations de trésorerie entre elles.
Conditions de validité
Pour être conforme, une convention de trésorerie doit respecter plusieurs conditions :
- Lien capitalistique : Il doit exister un lien de contrôle effectif entre les sociétés, généralement matérialisé par une détention majoritaire du capital.
- Rémunération des avances : Les prêts intragroupe doivent être assortis d’un taux d’intérêt conforme aux conditions de marché, afin d’éviter toute requalification fiscale.
- Formalisme contractuel : La convention doit être rédigée par écrit, précisant les modalités de fonctionnement, les conditions de remboursement, et les mécanismes de contrôle.
Modalités de fonctionnement d’une convention de trésorerie
Flux financiers directs
Dans ce schéma, les sociétés du groupe effectuent des avances de trésorerie directement entre elles, sans intermédiaire. Chaque opération est enregistrée dans les comptes de créances et de dettes des entités concernées.
Centralisation via une société pivot
Une autre approche consiste à désigner une société pivot, souvent la holding, chargée de centraliser les flux de trésorerie. Elle collecte les excédents de liquidités des filiales et les redistribue en fonction des besoins, assurant une gestion harmonisée et stratégique des ressources financières du groupe.
Points de vigilance
La mise en place d’une convention de trésorerie nécessite une attention particulière sur plusieurs aspects :
- Respect du cadre légal : Toute opération doit être conforme aux dispositions légales pour éviter des sanctions fiscales ou pénales.
- Transparence et traçabilité : Les flux financiers doivent être clairement documentés et justifiés.
- Équilibre des intérêts : Les conditions de prêt doivent être équitables pour toutes les parties, évitant ainsi des déséquilibres pouvant être contestés.

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